samedi 26 janvier 2008

NIGHTCLUBBING, VIE NOCTURNE : par Alberto, gardien

Je m'allonge sur le lit. Je regarde le plafond. La scène, se répète, obstinément. C'est la fin, tout est sous controle, il suffit d'un match nul pour se qualifier. Les gens applaudissent, je me retourne, je salue le public, je fais une roulade, je m'accroche à la barre transversale pour me détendre, pour déconner. L'adversaire tente une attaque, mais le ballon atterrit dans les pieds du défenseur. Celui-là, à une dizaine de mètres, me fait une petite passe tranquille en retrait, je trottine avec classe pour la récupérer. Mais tandis que je vais pour dégager, je me prends les pieds, je m'écroule. Le ballon, lentement, doucement, vient mourir dans mes buts. La foule hurle, ils me lancent des chaussures, ils s'entre-tuent. Mes camarades s'arrachent les cheveux, se mangent le poing. Je suis seul dans ma chambre d'hôtel. J'allume la télé, aux informations, on passe ma cascade, au bêtisier aussi. Je change de chaîne, un film de mafia. Le héros dit : on a tous droit à une seconde chance.