mardi 29 janvier 2008

NIGHTCLUBBING, VIE NOCTURNE : par Bilal, coupeur de Kebab

La fenêtre est ouverte, c'est l'hiver, j'ai chaud. Toujours le taré sur le trottoir, devant moi, en train de m'interpeller. Il est là, bien tranquille, campé sur la barrière au bord de la route, avec sa bière extra-forte à la main. Il se marre. Je lui jette un oeil noir. Des jeunes qui rentrent, silencieux. Les mains dans les poches, le menton dans le manteau. Et puis le vieux turc avec ses moustaches d'empereur, il salut tout le monde. Et puis la femme qui semble perdue, hésitante, qui me demande un grec mais sans oignon, sans tomate non plus, sans salade, et sans sauce, voire sans viande et éventuellement sans pain. Le döner tourne comme un manège qui rétrécit. Le taré qui se marre. Hey mec qu'il me fait, t'es con de bosser comme un con. Je ne dis rien, j'aiguise ma grande lame en soupirant. Je sue. Une vieille dame rentre, une inconnue. Je remets encore des frites. Quand j'en aurai fini, je regretterai de ne pas avoir plus de jambes à allonger sur le sofa, pour me détendre absolument.